L’État du Sénégal a manifesté une volonté politique sans équivoque en faveur de l’intégration
du genre dans l’action publique. Cette volonté se matérialise par la consécration
constitutionnelle du principe de l’égalité des sexes et la ratification de conventions
protectrices des droits des femmes et des instructions gouvernementales en faveur de la
prise en compte de la dimension genre.
Toutefois, le Sénégal est encore sous l’influence du patriarcat, un système d’autorité
masculine qui opprime les femmes et les filles à travers des institutions économiques,
politiques, sociales, culturelles et religieuses.
L’Influence grandissante de l’idéologie des politiques anti-genres, anti féministes et anti droits
humains, des mauvaises interprétations religieuses y prend des allures de plus en plus
inquiétantes et a un impact négatif sur les droits humains des femmes et des filles.
Il est noté un défaut d’appropriation notoire de ces concepts par la communauté. La
population a une mauvaise compréhension du terme « genre » qu’elle considère comme un
concept importé qui n’est pas en phase avec les recommandations divines.
D’autres pensent que le féminisme est un concept qui donne uniquement le pouvoir aux
femmes au détriment des hommes et qui veut arracher l’autorité des hommes. Ils sont
considérés comme une brèche à la perversion et comme un moyen de balayer d’un revers
de la main les construits sociaux et culturels.
Les acquis du défenseur-e-s de l’égalité de genre et des mouvements féminisme sénégalais
précisément sont généralement célébrés, présentés comme des avancées considérables à
la fois pour les femmes elles-mêmes mais également pour la société dans son ensemble. Et
pourtant encore une fois, actuellement on n’entend presque jamais parler de ces leaders, de
leurs revendications actuelles, des mouvements actifs aujourd’hui, des recherches menées.

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Pire, l’étiquette féministe, au Sénégal les termes « genre » et « féministe » prêtent à rire,
agacent, renvoient à un imaginaire extrémiste, ou alors à l’idée d’une cause vaine et qui ferait
inutilement perdre du temps et de l’énergie.
Face à cette situation critique, beaucoup de défenseur-e-s des droits des femmes choisissent
de ne pas se proclamer “féministes” en raison des difficultés qu’elles rencontreraient par la
suite dans leur entourage, communauté ou contexte. Il est de plus en plus noté que les
féministes sont victimes de discriminations, de violences verbales et physiques.
C’est pour inverser cette tendance que Siggil Jigéen compte mettre en œuvre un projet
dénommé « comprenons le genre et le féminisme » afin de développer des activités
stratégiques qui pourraient favoriser l’acceptation de ces concepts par la communauté.
Ce panel d’envergure entre dans cette dynamique afin de soulever une discussion entre
l’ancienne et la nouvelle génération féministe sénégalaise sur les stratégies pertinentes à
adopter afin de redynamiser le mouvement au Sénégal.

warkhatv

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