Le 19 mars 2024, à Diam Welly, un village de la commune de Koumpentoum (région de Tambacounda), le pire s’était produit : A. Bâ, 16 ans, avait été tuée par son époux de 23 ans, H. Sow, dans des conditions atroces. Le drame, survenu à la suite d’une dispute, avait conduit l’homme à étrangler sa femme, à la démembrer, puis à brûler son corps dans un feu qu’il avait lui-même ravivé avec du bois sec et des herbes.
Le procès s’est tenu le 12 mai 2025 devant la chambre criminelle de Tambacounda. Selon les témoignages à la barre, le meurtre a été déclenché par une scène banale : une demande d’eau ignorée, une altercation, puis l’irréparable. L’autopsie confirme une mort par strangulation.
Face à l’horreur des faits, le parquet a requalifié le crime en assassinat et requis la réclusion criminelle à perpétuité. La défense a tenté d’orienter le débat vers l’”état mental” de l’accusé, sollicitant un internement psychiatrique.
Un féminicide de plus, un silence de trop
À WarkhaTV, nous refusons de traiter ce drame comme un simple “fait divers”. Ce meurtre est un féminicide, résultat d’un système où les jeunes filles mariées précocement, souvent sans consentement réel, sont livrées à elles-mêmes dans des foyers marqués par la domination patriarcale.
A. Bâ avait 16 ans. Elle était une adolescente. Une enfant. Son meurtre n’est pas un “accident conjugal” mais un acte de violence extrême nourri par l’impunité et l’indifférence.
Nous appelons à ce que justice soit rendue avec fermeté, mais aussi à ce que la société sénégalaise entame une réflexion urgente sur les mariages précoces, les violences conjugales et l’absence de dispositifs de protection pour les jeunes filles.
Le verdict est attendu pour le 30 mai.
Nous continuerons à suivre cette affaire. Pour A. Bâ. Et pour toutes les autres.
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